Section de français de la Faculté des lettres
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Auteur
Bernhard, Jean-Jules
Titre
Albert Camus : "Caligula", analyse génétique de deux états d'un texte théâtral.
Directeur
Adam, Jean-Michel
Résumé
Ce travail de Mémoire propose d’analyser deux états de la pièce de théâtre Caligula d’Albert Camus. Comme beaucoup d’œuvres littéraires et théâtrales, cette pièce a connu nombre d’évolutions, des premiers plans et brouillons aux premiers jets, jusqu’au bon à tirer et à une première édition, elle-même suivie d’ajustements et de variations dans les éditions suivantes. Nous avons choisi d’entreprendre cette analyse sur deux états qui relèvent de l’anomalie génétique : nous avons en effet pour le cas de Caligula une première version définitive et dactylographiée en 1941, envoyée à différents éditeurs en même temps que les deux autres œuvres du « cycle de l’Absurde » que sont L’Etranger et Le Mythe de Sisyphe, version définitive qui sera pourtant retravaillée par Camus et qui ne sera éditée qu’en 1944, en deuxième partie du Malentendu. Alors donc qu’elle semblait terminée et que paraissent en 1942 le roman et l’essai sur l’Absurde, la pièce de théâtre est profondément remaniée.
En prenant comme cadre théorique la critique génétique et la génétique textuelle, qui s’intéressent toutes deux au devenir d’une œuvre dans le temps, avant (pour la critique génétique) et après (pour la génétique textuelle) sa publication, nous nous sommes intéressés aux variations observables entre 1941 et 1944 en terme d’ajouts, de suppressions, de remplacements ou de déplacements, quatre processus qui nous ont permis de mettre en évidence les changements opérés par Camus. Il en est ressorti plusieurs constantes que l’on peut catégoriser en quatre domaines. Premièrement, Camus a cherché à améliorer la dimension théâtrale et son aspect dramatique en simplifiant des didascalies trop nombreuses et littéraires ; ensuite, il a tenu compte – de façon consciente ou non – du contexte historique de la Seconde Guerre Mondiale en faisant évoluer le personnage principal de l’empereur désespéré en un tyran ; les différentes critiques des premiers lecteurs l’ont convaincu de gommer les traces d’un romantisme et d’une sensibilité qui les dérangeaient ; enfin, en bon philosophe, il a évidemment fait suivre au sens de la pièce l’évolution de sa propre pensée qui effectue un tournant majeur au début des années 40, passant de l’Absurde à la Révolte comme base de réflexion fondamentale.
Année
2012
Discipline
linguistique française
Cote_BCU
MFM 1035