Section de français de la Faculté des lettres
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Auteur
Ibrahimovic, Zehra
Titre
Paradoxes du discours commercial chez Balzac et Zola
Directeur
Caraion, Marta
Résumé
A partir de 1830, l’avènement de trois champs intrinsèquement reliés (le journalisme, la publicité et le nouveau commerce) engendre de nombreux changements non seulement au sein de la société française du XIXe siècle, mais aussi, et surtout, dans le monde littéraire. Ce qui est essentiel pour le propos de cette étude, c’est le fait que ces bouleversements économiques et culturels au cours du XIXe siècle provoquent ce qu'on peut nommer la commercialisation du langage : l'utilisation des mots en tant qu'outils de la modernité et du nouveau commerce. Jusque-là instrument principalement littéraire, le langage subit une transformation radicale et se positionne en tant que technique de vente ; il est utilisé d'une façon inventive dans le but de créer l'illusion et d'éveiller le désir des clients potentiels. Les différentes œuvres littéraires analysées dans ce travail (César Birotteau, L’Illustre Gaudissart I et II de Balzac, Au Bonheur des Dames et Une Victime de la Réclame de Zola) démontrent que les écrivains souhaitent dénoncer l'appropriation des outils artistiques par la rhétorique commerciale. Cependant, paradoxalement, la manière dont ils tentent de produire leur condamnation s'avère souvent révélatrice de leur ambivalence. Afin d’expliquer ce constat, ce travail se compose de deux analyses: premièrement, il s’agit d’examiner de quelle manière le domaine littéraire s'imprègne des écritures périodique et publicitaire en les intégrant à la production romanesque bien qu'en mettant en scène le schéma inverse de répulsion et de rejet des méthodes que l'on utilise dans le champ économique. Ces deux sentiments se produisent de façon simultanée et constituent la cause essentielle de l'ambivalence des hommes de lettres face à la modernité, au nouveau commerce, aux nouvelles formes d'écriture, à la littérature industrielle. Deuxièmement, dans les textes littéraires, le commerce, bien que férocement critiqué, est sans cesse assimilé à la littérature et aux arts de manière générale – au début du siècle cela se produit de manière implicite, l'explicitation intervient par la suite. Les marchands partagent les caractéristiques des écrivains et inversement. Les valeurs attribuées au commerce et à la littérature respectivement ne sont plus très clairement définies et distinguées.
Année
2014
Discipline
Littérature moderne
Cote_BCU
MFM 1080