Section de français de la Faculté des lettres
Mémoires
Accueil
Rechercher
Liste des enregistrements
Afficher tout
Rapport récapitulatif
Consulter enregistrement
Auteur
Gliozzo, Julien
Titre
Sur les traces du destin : trois personnages de Michel Tournier
Directeur
Caraion, Marta
Résumé
Sous-titre : Essai de lecture sémiologique de Vendredi ou Les limbes du Pacifique et des Météores à partir du Roi des Aulnes.
Dans ce mémoire sont analysés les processus de signification verbaux et non verbaux dans les trois premiers romans de Michel Tournier. Ces trois récits sont irrigués par un lexique sémiologique systématique qui opère lesdits processus représentés par des signes de divers ordres. Afin d’analyser le statut de ces signes dans le but d’expliquer la manière dont le sens se produit et de tenter de caractériser l’esthétique de l’auteur sont convoqués principalement le modèle sémiotique élaboré par Charles Sanders Peirce, certaines notions sémiologiques de Roland Barthes et l’hypothèse de Carlo Ginzburg sur le paradigme indiciaire.
Les analyses débouchent sur le constat que l’aspect le plus important de ces signes est indiciel (d’où le mot « trace » dans le titre du mémoire), même si la logique analogique de la prose tourniérienne confère en même temps à ces signes une valeur indéniablement iconique. La dimension symbolique des signes est aussi déterminante pour l’invention-création du sens de l’existence des héros. Car c’est à chaque fois une quête d’identité que relatent les trois romans, quêtes guidées par des indices interprétés jusqu’à pouvoir investir personnellement des symboles collectifs d’un sens capable de surmonter les problèmes de l’existence, en particulier la solitude qui est un thème omniprésent.
Le constat sur la prévalence de l’indicialité des signes dans l’univers romanesque tourniérien se nuance cependant au fil de la réflexion, car l’iconicité prend de plus en plus de place au fil des trois romans jusqu’aux Météores où des processus démultipliés de mises en abyme et divers jeux spéculaires (basés sur l'iconicité) semblent devoir être mis en relation avec l’estéthique du « Nouveau Roman ». A ce propos, une hypothèse est émise sur l’effet de cette dimension : Tournier ne prétendrait-il pas concurrencer les « nouveaux romanciers » qu’il dévalue en s’appropriant leurs procédés réflexifs tout en les incarnant dans les composantes du roman « traditionnel » qu’il valorise, par exemple dans les personnages avec le couple gémellaire qui, par son aspect duplicatif, matérialise la notion abstraite de réflexivité ?
En explorant ces différents aspects, il est conclu que c’est au final l’indicialité qui prédomine, car la progression dans l’interprétation des indices constitue les intrigues, et ce cheminement herméneutique permet l’investissement personnel du symbolique, lequel offre un sens à l’existence. Quant à l’iconicité, qui s’accentue selon un gradation au fil des trois romans, elle semble devoir être rapportée à la relation polémique de Tournier avec les estéthiques « néo-romancières ».
Année
2018
Discipline
littérature moderne
Cote_BCU
MUL_399