Section de français de la Faculté des lettres
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Auteur
Henchoz, Isabelle
Titre
‘En la prison de desplaisance’ : Fortune dans les poèmes anglais et français de Charles d’Orléans.
Directeur
Mühlethaler, Jean-Claude
Résumé
Ce travail, qui envisage les poèmes anglais (ms British Library Harley 682) et français de Charles d’Orléans comme un seul et même corpus, s’intéresse à la place accordée à Fortune dans les ballades que le prince a écrites durant sa captivité anglaise. Depuis le De consolatione philosophiae de Boèce (VIe siècle après J.-C.), l’expérience de la prison est indissociable de Fortune, déesse de la chance et du destin, qui figure aussi bien les désordres du monde que l’instabilité inhérente à la condition humaine. Alors qu’elle apparaît parfois christianisée, certains auteurs de la fin du Moyen Âge ne la prennent plus au sérieux et l’utilisent pour se faire comprendre d’un public laïc ou pour justifier les erreurs des hommes. Dans les poèmes de Charles d’Orléans, qui offrent peu d’ancrage référentiel, les différentes attitudes du locuteur vis-à-vis de la déesse témoignent de la fragmentation du “je” lyrique et rappellent à quel point la lecture biographique d’un œuvre poétique est délicate. La première partie de ce travail traite des poèmes précédant La Departie d’Amours, de sujet exclusivement amoureux, alors que les poèmes suivant La Departie, qualifiés de “divers propos”, sont étudiés dans la deuxième partie. Il apparaît rapidement que la différence principale ne se situe pas entre les poèmes anglais et français, mais entre les poèmes traitant ou non de l’intériorité du locuteur. Les poèmes politiques font, en effet, appel à la volonté des hommes plutôt qu’au pouvoir de Fortune, qui n’est prise au sérieux que dans les poèmes qui traitent du “je” lyrique. La dernière partie du travail traite du lien entre Fortune et création poétique. Pour le locuteur, la déesse est une figure adverse et l’écriture qui en résulte n’aboutit pas à une réflexion sur la nature de cette force hostile, mais sur l’expression du sentiment qu’elle génère. Intériorisée, Fortune représente l’instabilité dont se nourrit le poème et les références au lieu clos figurent tout autant la souffrance du locuteur que le replis nécessaire à l’écriture.
Année
2003
Discipline
littérature médiévale
Cote_BCU
MFA 61