Section de français de la Faculté des lettres
Mémoires
Accueil
Rechercher
Liste des enregistrements
Afficher tout
Rapport récapitulatif
Consulter enregistrement
Auteur
Jan, Fabienne
Titre
De la dorveille à la merveille : L’imaginaire onirique dans les lais féeriques des XIIe et XIIIe siècles.
Directeur
Corbellari, Alain
Résumé
A l’origine de ce mémoire, un étonnement : contrairement à la plupart des textes français de la même époque, les lais des XIIe et XIIIe siècles (de Marie de France et des auteurs anonymes) ne comptent pas de rêve, bien qu’on y dorme beaucoup. Pourtant, ils ne semblent pas moins empreints d’un onirisme latent, implicite. L’étude de ce dernier a structuré le mémoire en deux tableaux. Dans une première partie, thématique, l’analyse, tantôt structurale, tantôt linguistique ou énonciative, tend à montrer que dans les lais féeriques le moment privilégié de la rencontre surnaturelle peut être considéré comme une rêverie compensatoire de la part de protagonistes particulièrement malheureux. Ceux-ci, qui souffrent tous d’une injustice ou de quelque frustration, chercheraient ainsi au travers du fantasme ou du rêve éveillé, une source de consolation dans les bras d’un être féerique. La deuxième partie est uniquement consacrée au lai anonyme Désiré qui, dans notre perspective, fait figure d’exception. L’analyse monographique du lai que nous proposons repose sur l’hypothèse forte selon laquelle le passage central du texte ressortirait au registre du rêve, rêve compris ici non plus au sens de rêve éveillé, mais de ‘vrai’ rêve nocturne, même s’il n’est pas donné pour tel. En conclusion, nous éclairons les passages étudiés dans nos deux parties à la lumière de la classification des songes de Macrobe et nous établissons des ponts, en nous méfiant de l’anachronisme, vers cette autre théorie du rêve qu’est la psychanalyse, en confrontant sur la base des lais les deux pensées parentes mais divergentes de Freud et Winnicott. Outre une lecture très personnelle des textes, ce mémoire propose une revalorisation des lais anonymes si souvent – et si injustement – décriés pour leur manque de lisibilité et de cohérence. Notre lecture tire parti de leurs soit-disantes inconséquences les plus dérangeantes par le biais du rêve, dont on sait bien que le contenu manifeste, par essence saugrenu et illogique, résiste à l’entendement.
Année
2006
Discipline
littérature médiévale
Cote_BCU
MFA 67