Section de français de la Faculté des lettres
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Auteur
Kubicek, Katharina
Titre
« Play It Again, René ! Ambivalences parodiques : la délicate négociation entre le Cœur et le corps dans le Livre du Cuer d’Amours espris de René d’Anjou.
Directeur
Mühlethaler, Jean-Claude
Résumé
À l’instar de nombreuses oeuvres du Moyen Âge finissant, le Livre du Cuer d’Amours espris de René d’Anjou (1457) se présente comme un texte à caractéristiques formelles hybrides, empruntant aussi bien au réservoir de la personnification allégorique, telle qu’elle fut popularisée par le Roman de la Rose, qu’à celui des romans arthuriens. Une partie récente de la critique a mis en lumière les aspects essentiellement ludiques d’une pareille circulation intertextuelle en plaçant l’emphase de l’analyse sur les indices de la prise de distance parodique de ce texte par rapport aux hypotextes dont il se nourrit. C’est sur ces recherches que le présent travail prend appui, dans sa volonté d’apporter de nouveaux éléments corroborant l’idée d’un dysfonctionnement, dans le Livre du Cuer, des idéaux courtois et chevaleresque. Les séquences étudiées offrent autant d’exemples de jeux parodiques avec des intertextes « sérieux », qu’ils soient biblique, moraliste ou d’inspiration héroïque. L’angle d’approche choisi pour scruter l’attitude parodique est le recours constant du narrateur à la matérialité (aspects corporels, nourriture, argent, etc.) en dissonance avec l’idéalité de la quête courtoise. Enfin, ce travail tente le pari de débusquer, dans l’examen des occurrences parodiques, une constante moins ludique et plus grave. On peut en effet dégager dans le roman les indices d’une séparation inquiétante entre signifiant et signifié, ainsi qu’un mouvement allant de la sauvagerie vers une civilisation excessive, dont le raffinement semble traité par une rhétorique du dégoût malgré le parti pris ludique de la narration. Une telle charge critique, bien que marginale et de caractère éminemment latent dans l’œuvre prise dans son ensemble, serait ainsi le reflet des préoccupations de l’auteur concernant la vie curiale de son époque et l’état de la courtoisie qui apparaissent, du moins à ses contemporains moralistes, comme le règne de la (fausse) semblance et la courtisanerie.
Année
2006
Discipline
littérature médiévale
Cote_BCU
MFA 69