Section de français de la Faculté des lettres
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Auteur
Favez, Lianel
Titre
La question du pouvoir et de son exercice dans l’œuvre de François Rabelais.
Directeur
Mühlethaler, Jean-Claude
Résumé
En faisant de ses géants des princes, Rabelais inscrit d’emblée ses œuvres dans le cadre d’une réflexion politique. Avant lui, d’autres écrivains et penseurs avaient fait du pouvoir un objet de réflexion ; c’est notamment à travers ce que nous rassemblons sous le terme de miroirs des princes, genre littéraire en vogue du XIIe siècle à la fin du Moyen Age, que se développa l’image du prince idéal. A cheval entre le Moyen Age finissant et le lent avènement de la Renaissance, Rabelais participe d’une conception médiévale du pouvoir, mais il la revoit à la lumière d’idées nouvelles issues notamment de l’humanisme. C’est ce qui apparaît à l’étude des princes dans Pantagruel et Gargantua, qu’ils soient « bons » (Grandgousier, Gargantua ou Pantagruel) ou « mauvais » (Picrochole ou Anarche). Mais Rabelais ne se limite pas à une mise en scène antithétique des « bons » et des « mauvais » princes, il les humanise en leur accolant des personnages empreints d’ambiguïté (Fère Jean et Panurge), propres à suggérer des dérives et des faiblesses possibles dans l’exercice du pouvoir. En conclusion, le prince idéal selon Rabelais ressemble beaucoup à l’idée que s’en font Gilles de Rome, Philippe de Mézières, Christine de Pizan ou encore Erasme : ils sont pacifistes, toutefois capables de s’imposer par les armes, quand cela est nécessaire, des rois lettrés (mais la notion même de sagesse évolue au fil des siècles !) qui savent maîtriser leur passions (et les exigences de leur corps). Comme le roi de France, ils se présentent sous les traits d’un rex christianissimus, font régner la justice et gardent en ligne de mire le bien commun, ce bonum commune issu de la tradition aristotélicienne. Sous le voile du comique, si volontiers relevé par la critique, affleure une réflexion approfondie sur l’Homme au pouvoir.
Année
2007
Discipline
littérature médiévale
Cote_BCU
MFM 858