Section de français de la Faculté des lettres
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Auteur
Capel, Marie Selina
Titre
Première personne, Première journée : herméneutique du sujet narratif dans la Première journée de Théophile de Viau (1623).
Directeur
Rosset, François
Résumé
« Ce jour-là, comme le ciel fut serein, mon esprit se trouva gai. » Qui se cache – ou se signale… – derrière la première personne dans la Première journée, bref texte en prose (parfois interprété comme le fragment d’une œuvre avortée) écrit en 1623 par le poète libertin Théophile de Viau ? La question est peut-être trompeuse – du moins est-ce là l’une des hypothèses directrices de ce travail portant sur un « ancêtre » de l’autobiographie dans le domaine français. La prose narrative en première personne n’est pas née toute armée de la tête d’un unique auteur ; des Confessions de Saint Augustin aux mémoires d’Aubigné, du roman picaresque espagnol aux Essais de Montaigne, divers modèles discursifs antérieurs semblent avoir rendu possible l’avènement de cette Première Journée… Si la frontière ontologique entre réalité et fiction du « moi » constitue à l’heure actuelle le soubassement des théories de l’autofiction, elle ne paraît cependant pas avoir affecté les lecteurs de 1623, bien plus soucieux de déterminer le degré d’exemplarité (à l’image des récits pieux) de ce « discours », que la censure s’était par ailleurs empressée de juger « libertin ». Faut-il en conclure que l’expression en première personne, en ce début de 17e siècle, est reçue comme une forme de provocation ? La dissidence se loge-t-elle dans le mode d’énonciation avant de paraître dans le contenu même du propos ? Chronologiquement antérieure au Discours de la Méthode, il semble que la Première Journée ait beaucoup à nous apprendre sur la genèse de la subjectivité dite « moderne », ainsi que sur la façon dont un « moi » se déploie narrativement et entreprend de se mettre en scène par le bais de la littérature.
Année
2010
Discipline
littérature moderne
Cote_BCU
MFM 983