Section de français de la Faculté des lettres
Mémoires
Accueil
Rechercher
Liste des enregistrements
Afficher tout
Rapport récapitulatif
Consulter enregistrement
Auteur
Labat, Jerôme
Titre
La transposition comme fondement esthétique chez Ramuz et sa mise en perspective diégétique dans Aimé Pache, peintre vaudois et Vie de Samuel Belet.
Directeur
Cordonier, Noël
Résumé
L’esthétique de Ramuz s’appuie sur une double exigence, celle de l’ancrage et celle du dépassement, comme il le met lui-même en exergue à maintes reprises dans ses écrits théoriques. Le terme de transposition, qui apparaît fréquemment sous la plume de l’auteur, notamment dans son Journal, nous a semblé le plus adapté pour éclairer cette démarche apparemment paradoxale, selon laquelle un double mouvement fonde la possibilité d’une expression « authentique ». Tout d’abord, une position fondamentale, irréductiblement première, doit être réinvestie. Selon nous, l’aspiration à pouvoir nouer une relation fusionnelle avec l’environnement fonde la « mythologie » ramuzienne, permettant l’inscription dans une permanence et une unité toujours problématiques dans une œuvre où le transitoire et la séparation exercent une si grande emprise. Ensuite, la transposition proprement dite renverse le rapport entre le sujet et l’objet en donnant à l’homme, devenu artiste, la tutelle de l’être à travers l’expression. De la modestie première de l’effacement devant la réalité préexistante succède une absolutisation du rôle de l’artiste, dont le vannier Besson représente, par sa manière de réenchanter le monde, un aboutissement. Revenant en deçà des romans « de la collectivité », nous nous sommes intéressé aux deux derniers romans de la période dite « réaliste » de Ramuz car Aimé Pache, peintre vaudois et Vie de Samuel Belet nous confrontent aux deux personnages qui, de toute cette œuvre romanesque, entretiennent les rapports les plus intimes avec l’auteur lui-même, ainsi qu’avec ses préoccupations esthétiques fondamentales. A un moment charnière de sa carrière, Ramuz transpose au sein de l’univers fictionnel ses propres préoccupations. La question essentielle, pour nous, fut de comprendre pour quelles raisons l’auteur avait entrepris la rédaction de Vie de Samuel Belet immédiatement après celle d’Aimé Pache, peintre vaudois. L’hypothèse qui est la nôtre met en avant un double dépassement de Samuel Belet, le vieil homme apaisé revenant sur les vicissitudes de son existence à travers son récit autobiographique, vis-à-vis d’Aimé Pache : sa position paraît nettement plus affermie, sa transposition (par l’écriture), plus aboutie. Aimé Pache aurait ainsi assuré le rôle de double rétrospectif; Samuel Belet, celui de double projectif.
Année
2010
Discipline
littérature moderne
Cote_BCU
MFM 988